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Déclaration de l’ancien vice-président Al Gore sur le rapport du groupe de travail III du GIEC (AR6)

· Déclarations

Le nouveau rapport historique du GIEC montre clairement que le temps des demi-mesures et des promesses vides est révolu. Il existe un fossé stupéfiant entre les promesses des gouvernements, des entreprises et des banques du monde entier et les actions nécessaires pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

Comme l’a souligné le GIEC, les réductions de coûts étonnamment rapides dans le domaine des énergies propres et des technologies durables dont nous disposons aujourd’hui ont mis à notre portée toutes les solutions dont nous avons besoin pour atteindre le niveau net zéro d’ici 2050. En outre, toutes les technologies dont nous avons besoin pour réduire de moitié la pollution due au réchauffement de la planète d’ici à 2030 sont déjà arrivées à maturité, compétitives en termes de coûts (voire moins chères dans de nombreux cas) et disponibles aujourd’hui, avec des stratégies de déploiement éprouvées.

Mais malgré les progrès incroyables que nous avons accomplis, la crise continue de s’aggraver plus vite que nous ne mettons en œuvre les solutions. L’une des raisons en est que les entreprises de combustibles fossiles et leurs bailleurs de fonds ont dépensé sans compter pendant des décennies pour s’emparer du processus d’élaboration des politiques dans des pays clés et pour mentir cyniquement au public au sujet de la crise climatique, même s’ils·elles savent pertinemment que leurs campagnes de persuasion du public étaient fondées sur des mensonges absolus.

Et maintenant, avec la guerre de la Russie contre l’Ukraine—qui, comme beaucoup l’ont dit, est une guerre financée par les combustibles fossiles—certain·e·s dirigeant·e·s mondiaux·ales retombent dans les schémas du passé, au moment même où notre capacité à limiter le réchauffement à 1,5°C commence à nous échapper.

Ce moment devrait être—et peut être—une épiphanie pour notre civilisation mondiale. Ce n’est pas le moment de faire preuve de lâcheté morale et d’une indifférence irréfléchie à l’égard de l’avenir de l’humanité. L’expansion actuellement proposée de l’exploitation des combustibles fossiles aux États-Unis et dans le monde entier est incompatible avec un avenir sûr et durable qui limite la hausse de la température mondiale à 1,5°C. De même, l’incapacité des nations développées et des institutions financières à fournir le soutien nécessaire au déploiement équitable des solutions climatiques risque de rendre la transition mondiale nécessaire fondamentalement injuste.

Nous savons quelle voie nous devons emprunter. Nous ne pouvons plus attendre pour faire les choix difficiles qui s’imposent pour protéger l’avenir de la civilisation humaine.

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