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Le Carrefour climatique de Sault-Sainte-Marie sur l'importance des partenariats afin de favoriser la collaboration pour résoudre la crise climatique

« Les partenariats sont essentiels pour gagner en crédibilité et faire croître l’action dans toutes les communautés. »

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Pouvez-vous présenter le Carrefour climatique de Sault-Sainte-Marie pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas?

Le Carrefour climatique de Sault est un groupe non partisan de citoyens et citoyennes qui fait progresser l'atténuation et l'adaptation au changement climatique afin d'aligner Sault Ste. Marie avec des objectifs scientifiques, ambitieux et mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre par l'action, l'éducation, l'engagement et d'autres activités. Le Carrefour fait partie du Projet de la réalité climatique Canada, qui constitue la composante canadienne d'un mouvement mondial de plus de 21 000 bénévoles diversifiés et dévoués, provenant de 154 pays à travers le monde. Nous sommes un groupe d'environ 15 bénévoles dévoué·e·s qui se réunissent chaque mois pour planifier des actions à Sault Ste. Marie. Nous avons en outre une communauté active et engagée sur les réseaux sociaux et environ 400 contacts sur notre liste de diffusion.

Le Carrefour climatique de Sault est très actif et vous avez eu la chance d’établir plusieurs partenariats. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’importance des partenariats afin de partager les meilleures pratiques, de construire des ponts et de favoriser la collaboration pour résoudre la crise climatique?

Les partenariats sont essentiels pour gagner en crédibilité et faire croître l’action dans toutes les communautés. En tant que nouveau groupe, nous avons contacté des organisations partageant les mêmes idées que nous pour aider à établir une « communauté » de ceux et celles qui se soucient du changement climatique et des problèmes qui y sont liés. Quand vous vous associez à d’autres groupes plus établis qui ont fait beaucoup de bonnes choses en matière de climat, c’est la communauté dans son ensemble qui va le remarquer. Afin de résoudre la crise climatique, nous avons besoin d’autant de personnes impliquées que possible, et les partenariats sont un excellent moyen d’y parvenir. En nous associant à d'autres groupes et entités, nous pouvons augmenter notre portée de manière exponentielle.

Quelles sont vos meilleures pratiques pour établir des partenariats dédiés à la résilience communautaire? Pouvez-vous nous donner un exemple de votre partenariat le plus réussi? Pouvez-vous également évoquer les défis auxquels vous êtes parfois confronté·e·s?

Tendez la main, écoutez, intensifiez vos efforts et soyez respectueux. N'ayez pas peur de vous lancer et de faire du bénévolat. Les groupes de bénévoles ont TOUJOURS besoin d’aide, alors soutenez ce que font les autres. En ce qui concerne la façon dont nous procédons, jusqu'à présent, il s'agissait d'avoir un projet ou une action spécifique en tête, puis de réfléchir avec quels groupes au sein de la communauté il serait judicieux de travailler. Par exemple, pour le Jour de la Terre en 2022, nous voulions partager avec la communauté une liste de lectures liées au climat et nous avons pensé que la bibliothèque publique pourrait être intéressée par cette idée. Nous leur avons donc simplement soumis notre idée et la collaboration s'est développée à partir de là. Idéalement, lorsque nous pensons aux partenaires avec lesquels travailler, nous voulons que le projet soit mutuellement bénéfique. Cela permet aux deux groupes de se sentir valorisés et de constater que les efforts de chacun en valent la peine. Un défi important dans le travail d'action climatique est d'aller au-delà de ce que nous pensons pouvoir faire et de ne pas toujours « prêcher des convaincu·e·s ». Les partenariats sont essentiels pour contribuer à donner de la crédibilité à notre travail au sein de la communauté en tant que Carrefour climatique et nous permettre d’atteindre de nouveaux publics.

Un autre défi que nous aimerions souligner est de trouver le bon équilibre entre le travail en commun et la capacité d'appeler les groupes à davantage d'action lorsque nous voyons des possibilités d'amélioration. Nos collaborations avec la Ville de Sault Ste. Marie et PUC Services Inc. (le fournisseur d'électricité et d'eau de Sault) comptent parmi nos plus grands succès. Grâce à des conversations avec des membres de ces organisations, nous avons appris que nous avions tous et toutes un intérêt commun à éduquer la communauté sur les véhicules électriques. C'est en gardant cela à l'esprit que nous avons collaboré à un certain nombre d'événements, notamment en organisant ensemble des stands lors de festivals locaux et en organisant une exposition pour présenter des véhicules électriques. Nous avons organisé la première exposition de véhicules électriques de Sault en octobre 2023. En partageant des ressources et des contacts entre les trois groupes, nous avons pu inviter un certain nombre de propriétaires de véhicules électriques locaux à exposer leurs voitures, trouver un lieu approprié pour organiser notre événement, créer un ensemble de prix forfaitaires avec nos partenaires, faire de la publicité dans les médias et inviter un certain nombre de participants à venir se renseigner sur les voitures électriques. Cette collaboration est un excellent exemple du précepte « si tout le monde fait un peu, personne n'est obligé de faire beaucoup ».

Les municipalités travaillent sur des objectifs communs grâce à la consultation directe du personnel ainsi qu'à la participation à des associations et à des groupes de travail. Grâce aux partenariats que vous avez bâtis, que pouvons-nous apprendre des efforts des municipalités pour lutter contre le changement climatique?

Les municipalités constituent une excellente occasion de prendre des mesures significatives en faveur du climat. Des changements peuvent être apportés au niveau de la ville, alors qu’ils seraient plus difficiles à apporter aux niveaux supérieurs de gouvernement. Par exemple, des règlements peuvent être adoptés pour apporter des changements et les municipalités peuvent donner l'exemple à la communauté en électrifiant leurs véhicules et en modernisant les bâtiments. Cependant, la question de savoir si ces opportunités sont toujours exploitées au mieux est une autre histoire. Dans de nombreux cas, il reste encore beaucoup à faire. Les groupes non gouvernementaux, comme les carrefours climatiques, peuvent aider le personnel municipal à faire avancer les projets d’action climatique et vice versa. De plus, il est important que les municipalités entendent l'opinion de leurs électeurs et le Carrefour climatique de Sault peut les aider à faire valoir ces opinions. Malheureusement, il faut noter que, malgré les nombreuses opportunités au niveau municipal, la province est parfois ce qui freine une municipalité en termes de financement et de politiques.

Avez-vous eu la chance d’explorer la piste d’autres types de collaborations? Par exemple, comment incluez-vous les voix des communautés autochtones dans votre travail?

Nous sommes toujours ouverts et ouvertes à des collaborations plus nombreuses et plus approfondies, et nous sommes impatients et impatientes de voir quels partenariats nous allons pouvoir nouer à l'avenir. Jusqu'à présent, l'étendue de notre implication auprès des communautés autochtones a consisté à inviter des membres à prendre la parole lors de rassemblements et de webinaires. Par exemple, nous avons eu la chance d’écouter Sue Chiblow de Garden River dans l’un de nos webinaires sur la compréhension du changement climatique au travers de la vision annishinaabek. Sue Chiblow est professeure adjointe spécialisée dans la gestion autochtone de l'environnement à l'École des sciences environnementales de l'Université de Guelph. La Première Nation de Garden River est adjacente à Sault Ste. Marie et ses membres ont travaillé en collaboration sur de nombreuses initiatives avec la ville et d'autres groupes au fil des ans. Même si nous avons invité des personnes issues des nations autochtones de la région à prendre la parole lors de webinaires et de rassemblements, nous reconnaissons que nous pouvons certainement faire davantage pour travailler ensemble.

Merci à tous ceux et celles qui ont contribué à cet entretien : Walter Chan, Sandra Trainor, Greg Cull, Ted McPherson, Carmen Niessen-Nelson, Paul Hazlett, Rob Fleming, Tobin Kern, Ethan Roy, Kara Flannigan et Danielle Hudson.