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Combler l'écart générationnel : une entrevue avec Mentor Leader Judy Fainstein

par Sofia Vedechkina

· Général

Judy Fainstein est devenue une Ambassadrice du climat lors de la première formation canadienne et possède une vaste expérience dans les secteurs public et privé. Depuis 2013, elle est directrice des opérations d'Andrew Weaver, député à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique et auteur principal des rapports du GIEC. Judy est passionnée par l'offre d'occasions de leadership aux jeunes et par la création de plateformes où ils peuvent faire entendre leur voix sur des questions qui leur tiennent à cœur.

Nous nous sommes assis avec Judy pour discuter de son dernier travail en tant que Mentor Leader pour la Colombie-Britannique : organiser un événement pour les Ambassdeur.rice.s du climat avant 24 Heures de Réalité : Vérité en action.

Judy, comment vous êtes-vous intéressée à la lutte contre les changements climatiques et au Projet de la réalité climatique Canada ?

Je me suis intéressée au Projet de la réalité climatique lorsque j'ai appris de l'existence de la première formation à Montréal en 2008, juste avant la date limite de candidature, deux jours auparavant. Je l'avais découvert parce que j'avais déjà été très active dans le domaine des changements climatiques, en particulier auprès des jeunes. J'avais fondé un organisme sans but lucratif appelé yesBC et la raison pour laquelle je l'ai fait, c'est parce que plus que j'en découvrais sur les changements climatiques, plus que je réalisais que ce qui était vraiment important était d'engager les jeunes et de les habiliter en tant que leaders environnementaux. Cela m'a donc mis sur la voie de la création de cet organisme sans but lucratif et de commencer à travailler avec les jeunes. J'ai ensuite entendu parler de la formation à Montréal, alors j'ai posé ma candidature et j'ai pensé : « Oh, ils ne m'accepteront jamais. » Mais quelques jours plus tard, j'ai appris que j'avais été choisi pour y aller ! Il y avait 200 Canadien.ne.s qui ont été sélectionné.e.s - une formation beaucoup plus modeste qu'elles ne le sont aujourd'hui.

Depuis ma formation en 2008, j'ai participé à sept formations où j'ai été Mentor. Je suis devenue Mentor pour la Colombie-Britannique peu après ma première formation. Et j'adore ça, j'adore ce rôle. J'ai maintenant pu servir de Mentor à des centaines de personnes qui ont été formées en Colombie-Britannique et, au cours des onze dernières années, j'ai organisé des événements auxquels nos présentateur.trice.s de la Colombie-Britannique ont pu assister. Je trouve ça tellement gratifiant. J'ai également pu encourager les jeunes à venir aux formations et la plupart de mes présentations (j'en ai donné plus d'une centaine) ont été données à un jeune public. Je suis très enthousiaste à l'idée de pouvoir encourager les jeunes à se faire former par Al Gore. Pour moi, c'est vraiment, vraiment satisfaisant.

Alors, pourquoi pensez-vous que le rôle de Mentor Leader correspond si bien à votre personnalité ?

Je pense que c'est parce que j'aime être un pont entre les générations. Je suis une baby-boomer, et je crois vraiment que nous devons nous tenir côte à côte avec les jeunes, et non pas simplement leur passer le problème qui a été, dans une large mesure, créé par ma génération. Il est important d'habiliter les jeunes en tant que leaders, de les soutenir et de les aider à relever les défis qui les attendent. Je pense donc que c'est ce rôle d'intermédiaire qui est devenu pour moi un but et, certainement, une passion. J'en tire tellement de choses et j'apprends tellement de choses des jeunes. Je trouve que c'est ce qui me convient.

Maintenant, approfondissons un peu plus l'événement que vous avez organisée le 2 novembre pour 24 Heures de Réalité. Pourriez-vous m'en dire un peu plus à ce sujet ?

L'événement a été l'occasion pour les Ambassadeur.rice.s du climat de la Colombie-Britannique de se réunir, de partager leurs expériences, d'entendre des conférencier.ière.s extraordinaires et d'apprendre les uns des autres. Il s'agissait en partie de parler de la façon dont les Carrefours climatiques se développent dans différentes régions de la province et d'explorer des façons d'obtenir plus d'engagement à cet égard.

Nous avons également parlé de l'événement qui aura lieu les 20 et 21 novembre - 24 Heures de Réalité. On a profité de l'occasion pour discuter de la façon d'amorcer une présentation et de profiter de l'occasion pour participer à ce grand effort qui se déroule dans le monde entier. Ce que j'ai partagé avec le groupe, c'est la façon dont j'avais l'intention d'organiser un événement le 20, pour, je l'espère, donner quelques conseils et idées sur la façon d'organiser un événement. Et, en particulier, comment faire participer les jeunes.

Quelles ont été vos motivations pour organiser un tel événement ?

Au cours des dix dernières années où j'ai été la Mentor Leader de la Colombie-Britannique, j'ai organisé ces événements au moins une fois par année. La plupart d'entre eux se sont déroulés à Vancouver parce que c'est le centre de notre population ; les Ambassadeur.rice.s viennent d'autres régions et ceux ou celles qui ne sont pas en mesure d'être présent.e.s se voient offrir la possibilité de participer à distance.

Cet événement est devenu quelque chose que les Ambassadeur.rice.s attendent avec impatience. Ce que nous essayons de faire, c'est de l'accueillir dans les trois mois qui suivent la formation d'été, afin que ça soit encore frais pour les personnes qui ont été formées et qui ont hâte de rencontrer d'autres Ambassadeur.rice.s du climat. J'essaie d'entrer en contact avec des Ambassadeur.rice.s qui ont été formé.e.s il y a plusieurs années, mais qui n'ont pas beaucoup participé - peut-être que nous n'avons pas entendu parler d'eux du tout depuis un an ou plus. Et j'essaie de les ramener au bercail parce que notre devise est : « Ambassadeur.rice du climat un jour, Ambassadeur.rice du climat toujours. » Ils ou elles font peut-être un excellent travail sur le climat, mais pas nécessairement des présentations ou des Gestes de leadership. Je m'efforce de les y ramener : c'est merveilleux d'avoir ces expériences partagées avec des gens qui ont déjà participé à des formations, qui ont fait des présentations ou qui ont fait d'autres types de Gestes de leadership. Nous voulons les réengager et les garder engagé.e.s.

Y a-t-il des points culminants de l'événement dont vous pourriez me parler ?

Notre conférencier principal était Jim Hoggan, qui est très lié à Réalité climatique. Il a été président du conseil d'administration de Réalité climatique Canada et président de la Fondation David Suzuki. Il possède une entreprise de relations publiques à Vancouver et a écrit plusieurs livres sur l'industrie du déni climatique. C'est un orateur et un conteur merveilleux. Jim a été merveilleux et la discussion qui a suivi a été excellente - les gens se demandent toujours comment répondre à ceux ou celles qui sont encore en mode de déni et comment nous abordons la discussion sur les changements climatiques.

L'autre point culminant était une jeune conférencière qui fait partie d'un groupe appelé Sustanabiliteens. Ce sont les jeunes qui organisent les grèves climatiques à Vancouver ; le 27 septembre dernier, ils ont organisé un événement auquel cent mille personnes ont assisté. L'organisatrice principale de cet événement, Lilah Williamson, dont le père est un Ambassadeur formé, était vraiment intéressée par Réalité climatique. Parce qu'elle s'impliquait elle-même et qu'elle essayait vraiment d'engager d'autres élèves dans son école et ailleurs, elle est venue et a parlé au groupe. Elle a fait une présentation sur son engagement avec Sustainabiliteens, le travail qu'ils et elles font et comment nous pouvons combler l'écart générationnel quand il s'agit d'action climatique.

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Judy avec militante climatique Lilah Williamson.

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L'orateur principal Jim Hoggan.

Quelle a été votre expérience avec 24 Heures de Réalité ?

Le premier événement de 24 Heures de Réalité que j'ai organisé - je crois que c'était en 2011 - était l'événement local pour le fuseau horaire du Pacifique. Il a eu lieu ici à Victoria, à l'Université de Victoria. J'ai été très impliqué chaque année par la suite - je l'ai toujours regardé et participé en ligne.

Pour cette année, je pense que ce qui est particulièrement important, c'est que cela donne vraiment aux Ambassadeur.rice.s du monde entier une chance de faire quelque chose sur le terrain et de se sentir partie prenante de cet effort mondial. J'aime beaucoup la façon dont ils ont modifié le format pour le faire - pour mettre en évidence les présentations. J'ai l'impression de faire partie de quelque chose qui compte et qui est important. Je suis très fière d'en faire partie.

Que ferez-vous le 20 novembre ?

Je suis contente que tu aies demandé ça. Je suis co-présentatrice avec un tout nouveau Ambassadeur du climat de Victoria - Stefan Jonsson. C'est sa première présentation depuis sa formation à Minneapolis ! L'événement aura lieu à l'école secondaire Oak Bay et est organisé par le club environnemental de l'école, de sorte que les élèves sont les hôtes de l'événement. Ils et elles font beaucoup d'organisation et s'assurent que tout est mis en place comme il se doit. Il y a des étudiant.e.s qui animeront l'événement et prendront la parole. La présentation sera également suivie d'un panel - deux des jeunes leaders de la grève du climat de Victoria seront ici, les deux des élèves du secondaire. Andrew Weaver, l'un des meilleurs climatologues du monde, a également accepté de siéger au panel avec ces deux élèves.

En préparant cet événement, j'ai aidé les élèves à organiser et à déterminer ce qui compte pour eux.elles - comment ils et elles aimeraient qu'il soit organisé, qui ils et elles aimeraient avoir dans un panel, ce genre de choses. Le travail de préparation a consisté à faire participer les jeunes d'une manière qui leur permet de s'approprier l'événement. Fait intéressant, ce que j'ai appris d'eux et d'elles, c'est que ce qu'ils et qu'elles aimeraient vraiment en savoir plus sur, c'est comment agir directement - c'est pourquoi les deux élèves sur le panel seront très utiles. Ils pourront raconter leurs expériences et donner aux jeunes de l'auditoire un moyen de se connecter avec le travail qu'ils.elles font et de trouver une voie - leur entrée - pour s'engager davantage. Je pense que beaucoup de jeunes aimeraient passer à l'action, mais ils et elles ne savent pas trop comment faire ! Nous voulions donc leur donner autant d'informations et d'opportunités que possible sur la façon dont ils et elles peuvent faire une différence personnelle et se sentir habilité.e.s.

Comment les gens peuvent-ils s'impliquer les 20 et 21 novembre avec 24 Heures de Réalité ?

Eh bien, ils et elles peuvent certainement assister à une présentation et s'engager en ligne sur les différentes plateformes de médias sociaux ! Accédez au site Web et découvrez comment vous inscrire facilement pour assister à une présentation et faire planter un arbre en conséquence. De plus, ils et elles peuvent s'impliquer davantage dans leur communauté - découvrir ce qui se passe et comment mieux s'informer.

Enfin, comment pensez-vous que les gens peuvent faire une différence dans leur vie quotidienne pour lutter contre les changements climatiques ? A quels types d'initiatives peuvent-ils.elles participer ?

Il y a un certain nombre de choses. Nous pouvons en apprendre le plus possible sur ce qui se passe et nous informer pour pouvoir parler aux autres, à nos familles, à nos amis - pour avoir cette conversation avec les gens. Une autre chose vraiment importante est de s'engager dans notre démocratie - de savoir que les politiciens doivent être à l'écoute du public et des préoccupations des gens au sujet des changements climatiques. Les gens, en tant qu'individus, peuvent tendre la main à leurs représentant.e.s élu.e.s et leur faire savoir qu'ils.elles les appuieront s'ils.elles prennent des mesures pour lutter contre les changements climatiques. Et voter, bien sûr. Je pense que ce genre d'engagement politique est important -pas d'une façon partisane. Nous pouvons participer à notre démocratie, demander ces réponses aux gens qui nous représentent ou qui veulent nous représenter, et connaître leur position sur ces questions.