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La crise existentielle : un échec

Par Grant Linney

· Général

Bienvenue à The Future We Choose, une série d'articles mensuels sur les changements climatiques et ce que nous devons faire à ce sujet. Alors que notre attention se porte sur COVID-19, la fréquence, la durée et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes à l'échelle mondiale—dômes de chaleur, sécheresses, incendies de forêt, rivières atmosphériques et inondations—ont augmenté de façon spectaculaire. Les climatologues nous disent que nous avons huit petites années pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 C. Nous sommes déjà à 1,2 C. Nous devons investir dans un effort immédiat et massif pour lutter contre les changements climatiques. L'alternative est impensable. Nous devons tous et toutes devenir des agent·e·s actif·ve·s de l'avenir que nous choisissons. 

En 2019, le Parlement a déclaré une urgence climatique nationale, notant que les changements climatiques sont une « menace urgente » pour notre environnement, notre santé, notre économie et notre avenir. En 2021, la Cour suprême du Canada a soutenu le droit constitutionnel du gouvernement fédéral d'imposer une taxe nationale sur le carbone, notant que les changements climatiques sont « une menace existentielle pour la vie humaine au Canada et dans le monde entier » et qu'ils entraîneraient des « dommages irréversibles » si le Parlement était empêché de s'attaquer à ces émissions causées par l'humain. 

De bonnes mesures, mais pas suffisantes. Le gouvernement fédéral doit se mobiliser à une échelle supérieure à celle de notre réponse au COVID ; nous avons besoin de l'engagement massif et soutenu qui a permis au Canada de se surpasser pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Les actions suivantes constituent un point de départ. 

  • Créer une nouvelle agence interministérielle sur les changements climatiques pour mettre en œuvre une stratégie efficace et multidimensionnelle de lutte contre les changements climatiques ; 
  • Assurer une transition équitable pour tous et toutes les travailleurs et travailleuses canadien·ne·s ainsi que pour les pays du Sud ; 
  • Éliminer toutes les subventions aux combustibles fossiles financées par les contribuables, en commençant par des réductions substantielles dans le budget fédéral du mois prochain. De plus, les compagnies pétrolières ne doivent pas recevoir de subvention supplémentaire pour le captage et le stockage du carbone. Cette stratégie très coûteuse et technologiquement non éprouvée n'est rien d'autre qu'un stratagème pour continuer à extraire des combustibles fossiles; 
  • Fermez immédiatement les pipelines Trans Mountain et Coastal GasLink. Cessez de verser de l'essence sur un feu que nous cherchons à éteindre. La prétention de créer des revenus pour lutter contre les changements climatiques est obscène. Utilisez les milliards économisés pour lutter directement contre les changements climatiques ; 
  • Mettez en place une réduction immédiate et progressive des émissions de la production de combustibles fossiles. Le Canada n'est pas un champion du climat ; il est à la traîne. On s'attend à ce que 2022 soit l'année de notre plus grande production; 
  • Investir dans des technologies déjà existantes qui réduiront considérablement les émissions de carbone dans l'industrie lourde, en particulier dans la fabrication de l'acier et du ciment; 
  • Bloquer les plans de l'Ontario visant à accroître de 600 % l'électricité produite à partir du gaz naturel (fossile). Ce plan dangereux compromet l'objectif fédéral d'un réseau électrique net zéro d'ici 2035; 
  • Interdire toute publicité sur les combustibles fossiles. Cela inclut les publicités pour les compagnies pétrolières ainsi que pour les véhicules à combustion interne. Si l'avenir est censé être faible en carbone, présentez cette vision partout et maintenant; 
  • Augmenter les incitations à l'achat de véhicules électriques et développer les infrastructures de recharge; 
  • Exiger que toutes les constructions futures soient nettes de carbone. Encourager la modernisation des bâtiments à consommation nette zéro, tant commerciaux que résidentiels; 
  • Encourager les pratiques d'agriculture régénératrice dans les petites exploitations, qui permettent de conserver beaucoup plus de carbone dans le sol; 
  • Abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans. Les adolescent·e·s sont parfaitement capables de faire des choix éclairés et critiques. Ils et elles méritent le droit d'influencer leur avenir. 

Retour au titre de notre série : nous choisissons un avenir sain et durable en convainquant nos élu·e·s de prendre ces mesures. N'hésitez pas à vous exprimer. Contactez votre député·e (openparliament.ca/politicians) pour qu'il ou elle sache que nous sommes tous·tes prêt·es à apporter les changements nécessaires au système. Il n'y a plus de temps pour blâmer, se lamenter ou hésiter. 

 

Grant Linney est un activiste climatique qui vit à Dundas. 

Ce billet de blogue a été publié à l'origine en tant qu'éditorial dans le Hamilton Spectator. Vous pouvez le lire ici (en anglais seulement).