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Les cascades de changements

Par Judiel Marie del Mar

Des mouvements citoyens sont apparus dans le monde entier pour tenter de faire avancer leurs causes respectives. Beaucoup diraient que c'est le pouvoir de l'action collective. Ce que nous appelons l'approche « ascendante » consiste en ces petites étincelles de changement au niveau local qui provoquent des ondulations qui finissent par pousser les décideur·euse·s à suivre les vagues. Grâce aux actions citoyennes, les gens ont le pouvoir de plaider activement pour le changement des politiques ou des projets gouvernementaux. 

Pourtant, les actions des décideur·euse·s de l'exécutif pour faire face à la crise climatique restent stagnantes, tout au plus rabougries. Les visées politiques de ces responsables entravent les avancées en matière d'atténuation des changements climatiques. La situation est encore plus vicieuse dans les pays en développement, notamment en raison de l'instabilité du climat politique et de la dégradation de l'économie. Ironiquement, ceux et elles qui ont le pouvoir de changer le système ne ressentent pas les effets directs de cette crise environnementale, restant ainsi au mieux « neutres » et au pire incrédules. Certain·e·s vont même jusqu'à affirmer que les changements climatiques est un canular, malgré les preuves dont ils et elles disposent. 

En attendant, les personnes privées d'électricité sont les plus touchées. Ils et elles perdraient leurs maisons, leur mode de vie et leur culture, car l'élévation du niveau de la mer noierait les îles. L'augmentation de la température mondiale entraîne des climats plus rudes, des catastrophes naturelles violentes et des tempêtes destructrices. Tout cela parce que les gens d'en haut refusent d'aider. Aux cris de ces gens, ils et elles restent silencieux et silencieuses. C'est sur cette injustice que nous devons travailler. 

La bonne nouvelle est que, puisque ce système déséquilibré est quelque chose que nous avons nous-mêmes créé en premier lieu, nous pouvons encore faire quelque chose. Dans de nombreux pays, comme les Philippines, les gens élisent des représentant·e·s du gouvernement pour diriger et réglementer les politiques. Cependant, la mentalité biaisée due à plusieurs décennies de corruption a créé un système de chaos, où le peuple est soumis et les auteur·e·s d'injustices courent librement. En conséquence, leur climat politique instable rend ces pays incapables de se protéger de la crise climatique mondiale à laquelle nous sommes confronté·e·s aujourd'hui. 

Mais n'oublions pas que le pouvoir réside dans le peuple, pas dans le gouvernement. Nous pouvons élire des dirigeant·e·s politiques, mais nous pouvons aussi les démettre de leurs fonctions. Le pouvoir que détient le peuple est souvent sous-estimé par le peuple lui-même. N'oubliez pas que l'action collective est efficace non seulement en politique mais aussi dans les questions écologiques. L'interdiction des pailles en plastique, la promotion des sacs écologiques sont autant de petites victoires que nous pouvons revendiquer. Et nous pouvons faire beaucoup plus. 

Nous pouvons entamer un dialogue avec les dirigeant·e·s mondiaux·ales pour lutter contre la pollution et l'érosion des côtes, notamment aux Philippines où la majorité des communautés vivent près des zones côtières. Nous pouvons promouvoir la recherche scientifique sur les alternatives potentielles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement peut mettre en place des projets visant à développer des infrastructures plus résistantes aux catastrophes, telles que les typhons, les tremblements de terre et les inondations. Les projets de restauration peuvent être considérés comme prioritaires, en particulier les forêts tropicales, les zones humides et les écosystèmes marins. Avec la bonne perspective, ces projets seraient bénéfiques pour notre environnement, notre économie et notre société. Avec les bon·ne·s dirigeant·e·s, ces actions pourraient se développer et prospérer sans compromettre la santé et la sécurité de la population.  

En politique, le vote ne fait pas qu'élire des dirigeant·e·s. Il permet également d'élire leurs plaidoyers, leurs projets, leurs valeurs et leurs croyances. Lorsque nous votons pour nos dirigeant·e·s, nous leur faisons confiance pour créer une cascade de changements dans notre système déséquilibré. L'approche décisionnelle ascendante fonctionne. Il s'agit simplement de la volonté des gens de s'attaquer à la crise climatique. 

Nous sommes des personnes capables de changer. Votez de manière responsable. Si ce n'est pas pour nous-mêmes, alors pour notre foyer. 

À propos de l'auteure 

Judiel Marie est étudiante en deuxième année de licence en sciences de l'environnement à l'université Ateneo de Davao, aux Philippines. Elle s'intéresse aux interrelations entre les disciplines impliquées dans les solutions environnementales, notamment les aspects économiques, sociétaux et moraux de la crise climatique.